À la Congrégation générale, on traite de choses sérieuses. Et l’on attend des participants qu’ils manifestent le plus grand sérieux dans la prière et dans les échanges. Et pourtant, il y a des détails qui entourent nos sessions et qui méritent notre attention. J’ai choisi de parler d’un fait divers. Il concerne la santé des délégués.
Une amie qui suit notre prière matinale sur Youtube m’a fait remarquer qu’elle aimait les chants repris en chœur mais qu’elle s’étonnait du nombre de délégués qu’elle entendait tousser pendant la minute de silence observée après la lecture d’un passage biblique. Effectivement, beaucoup ont toussé pendant cette congrégation. Il n’y a pas de jour qui passe sans « tousseurs ». Il y a en effet un virus qui circule dans l’aula. Certains d’entre nous l’ont attrapé plus d’une fois. Chaque nuit, j’entends ceux qui toussent dans leurs chambres.
Elle est donc loin, la Rome estivale visitée par les vents chauds venus du sud. Les vents froids soufflent du nord et charrient des pluies qui arrosent les rues de la Ville Éternelle. Il a plu en octobre et c’est le cas en novembre. Nous nous couvrons mais des nez coulent ; des gorges s’enflent et grattent. L’infirmerie de la résidence Canisio a été fort sollicitée ces dernières semaines. L’un ou l’autre ont été obligés de garder le lit pour endiguer une fièvre opportune qui survient lorsqu’un corps est attaqué. Pourtant, la Congrégation poursuit son chemin et non sans joie et humour.
En réfléchissant sur cette grippe contagieuse, dont j’ai été moi-même victime, je vois une métaphore qui me renvoie à la suite de cet évènement qu’est la 36e Congrégation générale. De même que le rhume n’a pas empêché nos échanges de se poursuivre, de même les obstacles que le monde dressera contre notre mission n’arrêteront pas notre marche. Je souscris à l’espérance.
Bientôt, nous rangerons les tablettes électroniques et, valise à la main, nous reprendrons le chemin vers les lieux de nos missions. Nous serons alors porteurs des promesses de la 36e Congrégation aux provinces et régions qui nous ont envoyés. Le travail de la Compagnie prendra un nouvel élan, revigoré par le fruit du discernement de ces six dernières semaines. Ensemble nous avancerons en eaux profondes, là où le Christ nous invite. Le vent se lèvera et engendrera la tempête. Les vagues secoueront la barque par moments. Nous prendrons peut-être un coup de froid et tousserons. Et le Seigneur nous dira : « Toussez, mais avancez en eaux profondes. » Et nous avancerons, puisque le Christ lui-même sera toujours dans notre barque.