Ces trois premiers jours de la deuxième semaine de la 36e Congrégation générale ont été consacrés aux rencontres personnalisées et au recueillement spirituel dont l’objectif est de préparer l’élection d’un nouveau supérieur général. Chaque délégué est appelé à se mettre à l’écoute l’autre et de l’Esprit Saint. Comment je vis cette étape importante (murmuratio) de l’élection du Père Général ? Comment l’Esprit Saint me parle et me guide dans ce processus de choix d’un leader pour la Compagnie de Jésus ?
Je dois avouer, de prime abord, que je suis personnellement impressionné par la manière dont ces rencontres informelles et personnalisées sont organisées et surtout par la générosité avec laquelle chacun se met à la disposition de l’autre pour l’écouter, comprendre son histoire et répondre à ses questions. J’ai pu rencontrer des jésuites venant de différents continents et de différentes traditions religieuses et, ensemble, nous avons fait l’expérience de l’interculturalité et surtout de la Compagnie comme un « corps » unifié par le Christ.
Cette démarche d’éclairage et d’enrichissement mutuel se passe dans un climat de transparence, de confidentialité et d’amitié. Que fais-je des informations reçues de l’autre ? Quelles réponses aux questions de l’autre ? Il m’est difficile de répondre à ces questions. Mais il me paraît évident que je me trouve dans un processus de décision dont je ne maîtrise pas forcément toutes les implications. Que faire ? Je m’en remets alors à l’Esprit Saint qui saura donner à la Compagnie un supérieur général.
Ensuite, je dois dire que ces rencontres personnalisées m’ont permis de revenir constamment à une réflexion sur mes propres attentes du nouveau sjpérieur général. Comme jésuite africain, qu’est-ce que j’attends du nouveau Père Général ? Sera-t-il de la trempe du pape François ? Sera-t-il un homme prophétique et prêt à apprendre des autres cultures ? Sera-t-il un leader, rassembleur et sensible aux questions de justice sociale ? Je n’ai pas manqué d’en parler avec les compagnons que j’ai rencontrés. Tout concourt à dire que le supérieur général attendu devra être prophétique et ouvert aux défis de l’interculturalité et du dialogue avec le monde. Cela renvoie d’emblée à l’expérience de vie avec les plus pauvres de notre monde globalisé.
Enfin, j’admets que les prières du matin, les bénédictions, l’adoration et l’Eucharistie s’offrent à moi comme un cadre d’inspiration et de ressourcement spirituel pour l’élection d’un nouveau supérieur général. Ensemble, serviteurs de la mission du Christ!
Hyacinthe LOUA, SJ