Samedi soir, j’ai eu le privilège de jouer du violon à une messe et de partager le repas avec des gens venant d’Allemagne et de la Suisse. Mon complice allemand, le pianiste de la prière du matin à la Congrégation, m’avait demandé de jouer du violon pour aider ces gens à prier. Encore une fois, le violon, comme un laissez-passer, me donna l’occasion de vivre des rencontres absolument inédites. La messe a eu lieu à l’église Saint-Ignace, située dans un quartier touristique de Rome, non loin du Panthéon. La messe étant en allemand, je me suis retrouvé armé d’un seul violon pour créer une communion entre nous.
Après la messe, on m’invita à me joindre au repas dans un petit restaurant italien près de l’église. Quelle soirée magnifique ! En quelques heures, j’ai découvert des amis des jésuites, des gens sympathiques et généreux qui veulent faire une différence dans le monde en appuyant des projets, surtout en soutenant l’Université Grégorienne, une des institutions romaines qui forme les jeunes jésuites. En conversant, je me suis vite rendu compte que la qualité de la formation des jeunes jésuites était portée non seulement par nous, jésuites, mais par des non-jésuites et ce, pour mieux répondre à la mission d’évangélisation dans le monde aujourd’hui.
Je me suis senti tout d’un coup privilégié de vivre avec des jeunes jésuites au « Bellarmino », là où habitent une soixantaine d’étudiants. Quel contraste avec ma communauté de six jésuites au Canada ! Vous savez sans doute que je viens d’un pays, le Québec, où le nombre de jeunes jésuites se compte sur quelques doigts. La moyenne d’âge des jésuites, chez nous, est de quatre-vingts ans.
Depuis que je suis à Rome, chaque jour, je me retrouve à table pour le « pranzo », le repas du midi, avec ces jeunes jésuites. Ils viennent d’une vingtaine de pays différents. Imaginez les conversations ! Aujourd’hui, j’ai partagé la table avec quatre jésuites, un Philippin, un Polonais, un Étatsunien et un Indonésien. Ils étudient en spiritualité, en liturgie, en théologie biblique ou en éthique. Ils sont pleins d’énergie, intelligents et dynamiques. Ils sont formés pour comprendre la complexité de notre monde, afin d’aider les hommes et les femmes de notre temps à être libres pour aimer et pour donner leur vie à la construction d’un monde meilleur.
Ils sont la relève ! Grâce à eux, nous pouvons rêver du grand projet de Dieu pour le monde. Nous savons qu’il y aura des ouvriers pour travailler dans ce « grand champ à moissonner » et cela nourrit notre espérance. Merci à toutes les personnes qui contribuent à la mission importante de la formation les jésuites.